« Chrysanthème » est un nom vernaculaire ambigu, puisqu’il se réfère à des plantes appartenant à plusieurs genres, au sein de la grande famille botanique des Astéracées. Le plus connu des chrysanthèmes, sur lesquels nous concentrons notre attention dans cette fiche, est certainement Chrysanthemum ×grandiflorum / Chrysanthemum hortorum, ou « chrysanthème des fleuristes » en français. On l’appelle aussi chrysanthème d’automne, chrysanthème horticole ou encore, plus familièrement, pomponnette. Il s’agit d’un plante ornementale vivace à floraison principalement automnale. La floraison s’étale de septembre (pour les variétés les plus précoces) à janvier, pour les plus tardives.
Les chrysanthèmes des fleuristes présentent une formidable diversité de couleurs, de formes et de tailles. Au fil des siècles et des innombrables hybridations, des milliers de cultivars ont vu le jour. Les fleurs sont composées de nombreux fleurons individuels, entourés d’anneaux de fleurons rayonnants. Les variétés à fleurs simples ont des airs de marguerite, tandis que les chrysanthèmes à fleurs doubles ressemblent davantage à des pompons. Les inflorescences peuvent être tellement différentes d’une variété à une autre, qu’on peine parfois à croire qu’elles appartiennent à des plantes de la même espèce ! En cas de doute, on peut tenter de s’en remettre à l’observation des feuilles. En effet, tous les chrysanthèmes ont un feuillage vert foncé, lobé et denté. Les feuilles sont couvertes de poil gris et lorsqu’on les froisse, elles libèrent une forte odeur.
Le chrysanthème est originaire d’Asie, plus précisément de Chine, du Japon et de Corée.
En Chine, le chrysanthème fut d’abord apprécié en tant que plante médicinale pour ralentir le vieillissement du corps. Sa culture en tant que plante ornementale débute au Ve siècle, soit plusieurs siècles avant son introduction en Europe. C’est en 1789 qu’un Français, le capitaine de marine Pierre-Louis Blancard, réussit l’introduction définitive du chrysanthème sur le Vieux Continent. Ignare en botanique mais commerçant chevronné, ce Marseillais n’hésitait pas à acheter tout ce qu’il pouvait revendre en dégageant un bon profit. Des trois variétés récupérées en Chine, une seule résista au long voyage. Elle fut bouturée puis multipliée avec succès. Cent ans plus tard, on répertoriait déjà 400 variétés de chrysanthèmes.
Le nom Chrysanthemum provient du grec ‘chrysos’ (or) et ‘anthos’ (fleur) : la « fleur d’or ».
Le chrysanthème dans le langage des fleurs est associé à des messages très variés. Le thème de la joie / du bonheur revient tout de même fréquemment. « Il déclare apporter la joie dans l’adversité »
, affirme l’auteure Nicole Parrot dans son livre Le langage des fleurs. Elle ajoute que « Face à la fuite du temps, il favorise la constance dans les sentiments. »
En multipliant nos sources, nous relevons aussi les associations suivantes : la vérité, des adieux, la fragilité des sentiments ou encore un amour terminé.
Dans son ouvrage Le Langage des fleurs du temps jadis, Sheila Pickles associe différents messages selon la couleur de la fleur. C’est ainsi que le chrysanthème jaune se voit associé à l’amour méprisé, tandis que du côté de Nicole Parrot, il « recommande l’optimisme »
… Les deux écrivaines se rejoignent en revanche sur la couleur blanche : « vérité » (S.P.) / « Blanc, il prédit : « vous aimez le vrai, vous avez raison, vous y trouverez un succès durable »
(N.P.). En rose : « mes sentiments pour vous n’auront point de fin » (N.P.). En rouge : « j’aime » (S.P.). En violet : « pensez constamment à moi » (N.P.).
Dans l’art chinois, le chrysanthème (菊) fait partie des « Quatre nobles plantes » (ou « Quatre gentilshommes ») associées à des vertus confucéennes. On lui prête par ailleurs des propriétés médicinales. Symbole de longévité ou encore de bonheur, on le consomme en infusion.
Au Japon, le chrysanthème constitue l’emblème de la famille impériale, et plus largement l’emblème national japonais. Au Pays du Soleil Levant, on voue un véritable culte à cette fleur. Une fête annuelle lui est consacrée depuis le XVIIe siècle : Kiku no sekku, le festival du chrysanthème.
La ville de Lahr, située en Allemagne, consacre également un festival annuel aux chrysanthèmes : La Chrysanthema.
Aux États-Unis comme dans bien d’autres pays, le chrysanthème est emprunt de gaieté. On en fait un symbole de positivité. Il n’y a qu’à la Nouvelle-Orléans (sûrement du fait de son lien historique avec la France) que comme chez nous (et dans quelques autres pays), la fleur accompagne l’hommage aux défunts.
Le chrysanthème est une fleur très appréciée pour la fête des mères en Australie. Là-bas, on célèbre les mamans le deuxième dimanche de mai (soit en automne, dans l’hémisphère sud). Les anglophones ont conservé le nom grec de la plante, qui se termine par le doux mot de « maman » : chrysanthemum.
En art floral, le chrysanthème a plus d’un atout à faire valoir :
En France, le chrysanthème est certainement la « fleur de Toussaint » par excellence. Elle nous évoque inévitablement le fleurissement des tombes, les commémorations du 11 novembre… et la grisaille automnale ! Néanmoins, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, il serait dommage de cantonner cette plante à son rôle de fleur de cimetière. Si vous hésitez encore, l’article suivant devrait finir de vous convaincre…
Oui, une composition florale avec des chrysanthèmes peut être… joyeuse !
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