Le terme « hortensia » correspond à la dénomination horticole d’une plante ornementale de l’espèce hybride Hydrangea macrophylla ou Hydrangea × serratophylla. Le genre Hydrangea appartient à la famille botanique des Hydrangéacées, qui comprend plus d’une centaine d’espèces.
L’hortensia est une plante arbustive (ou plus rarement, grimpante) dont l’inflorescence forme une impressionnante boule ou demi-boule, plate ou conique. Selon sa variété, la période de l’année ou encore la composition du sol, l’hortensia arbore des couleurs très variées. On pense spontanément au bleu et au rose (pâle ou fuchsia), mais les fleurs de l’hortensia peuvent aussi être de couleur blanche, verte, brune, rouge ou encore violette – du mauve à l’indigo. Certains cultivars présentent des fleurs bicolores.
Exemples d’hortensias Hydrangea macrophylla adaptés pour la composition de bouquets :
Si quelques espèces appartenant au genre Hydrangea croissent sur le continent américain, la plupart sont originaires d’Asie de l’Est, où ils sont cultivés et peints depuis plusieurs siècles. En Chine, on dénombre une trentaine d’hydrangeas indigènes. L’espèce la plus cultivée, Hydrangea macrophylla, est quant à elle originaire du Japon.
Du côté de l’Europe, il faut attendre le XVIIIe siècle pour observer les premières descriptions d’hydrangea. On les doit à deux médecins naturalistes : l’allemand E. Kaemfer puis le suédois C. P. Thunberg, qui purent tous deux se rendre à Nagasaki. C’est là que se situe l’unique port japonais alors ouvert aux étrangers. À la même époque, le français Philibert Commerson (explorateur, naturaliste et médecin) découvre l’Hydrangea macrophylla – qu’on nommera ainsi plus tard – aux Mascareignes. On suppose que l’espèce a été introduite sur cet archipel par des navigateurs hollandais. C’est P. Commerson qui choisit le nom d’hortensia. En 1789, il expédie vers la métropole un spécimen sec. C’est à cette période également que des hortensias vivants, originaires de Chine, sont introduits en Angleterre.
S’agissant de l’origine étymologique, Hydrangea macrophylla est formé des mots grecs ‘hudôr’, qui désigne l’eau, et ‘aggos’ – vase, pichet – qui serait une allusion à la fructification de la plante, en forme de coupe. Le terme macrophylla nous vient aussi du grec, ‘macro’ et ‘phylla’ désignant les grandes feuilles de l’hortensia.
En chinois, hydrangea signifie « fleur des huit immortels », en référence à huit divinités de la religion taoïque.
En France, l’hortensia est devenu l’un des symboles de la Bretagne. Nombre d’horticulteurs le cultive dans cette région, où la plante a trouvé un climat et un sol qui lui sont favorables. Au pied des longères en granit et des maisons bretonnes au crépi blanc, il n’est pas rare de trouver un somptueux massif d’hortensia bleu ou rose. Une image d’Épinal renforcée par l’essor de la carte postale couleur, à partir des années 70, comme l’explique l’ingénieur horticole Yves-Marie Allain dans un article très fouillé sur l’hortensia et la Bretagne. L’hydrangea est devenu omniprésent au premier plan des photographies de Bretagne. Mais si la plante fait la fierté des Bretons et le bonheur des touristes, on ne peut oublier son origine exotique !
Au Japon, à la suite du drame de Fukushima, l’hortensia est devenu l’emblème du mouvement antinucléaire. En juin 2012, à Tokyo, les manifestations en opposition à la réouverture des centrales ont été qualifiées de « Révolution des hortensias ». Symbole de résistance, l’hortensia est également au cœur d’un festival annuel japonais, organisé dans le sanctuaire Hakusan. Le festival des hortensias « Ajisai Matsuri » se déroule au mois de juin. Il marque l’arrivée de la saison des pluies, et avec elles, le fleurissement de nombreuses fleurs, dont les magnifiques hortensias.
Dans le langage des fleurs, l’hortensia est notamment associé à la gratitude, ce qui est en fait une plante de choix pour remercier une personne ou lui faire part de notre profonde reconnaissance.
L’hydrangea symbolise également la beauté, la grâce, mais poussées parfois jusqu’à la vanité. Il se dit qu’à l’époque victorienne, envoyer des hortensias à quelqu’un était un moyen de lui reprocher sa vantardise et/ou de le blâmer pour avoir refusé une histoire d’amour. Cette vision négative de l’hortensia se retrouve aujourd’hui encore dans divers dictionnaires des fleurs, avec les définitions suivantes : indifférence, froideur ou encore frigidité.
Pour finir sur une note plus positive, sachez que l’hortensia évoque aussi l’abondance : générosité, prospérité… Cela s’explique certainement par l’opulence de son inflorescence et la profusion de ses fleurons.
L’hortensia s’utilise beaucoup en art floral. Il se prête à des créations très variées, tant au niveau du style, que de la forme ou encore de l’occasion. Avec ses inflorescences généreuses, il apporte en un clin d’œil du volume à toute sorte de composition. On apprécie également la diversité de ses coloris, de même que la constance de son rendu. En effet, à la différence d’autres fleurs coupées dont la tige continue à grandir ou dont les pétales s’ouvrent progressivement, l’hortensia coupé est stable durant toute sa période de fraîcheur. Il ne risque pas de déstructurer la composition au fil des jours.
Pour prolonger la durée de vie des hortensias utilisés en tant que fleurs fraîches, voici quelques astuces très simples :
Ravissants en fleurs fraîches, les hortensias entrent aussi dans la composition de bouquets secs. Ce sont en effet de bonnes fleurs à sécher, à condition de ne pas les brusquer.
Tout d’abord, notez que pour bien sécher des hortensias, il est recommandé de prélever (ou d’acheter) les tiges au début de l’automne, vers septembre-octobre.
Retirez les feuilles et les éventuelles parties abîmées de l’inflorescence.
Pour les hydrangeas, la technique du séchage « la tête à l’envers » n’est pas forcément optimale. Cette privation d’eau brutale risque de déformer les pétales. De même, il est inutile de sevrer les hortensias tout juste coupés : profitez d’abord de vos hortensias en tant que fleurs fraîches, dans un vase bien rempli, car un séchage progressif est tout à fait possible. Idéalement, après cinq à six jours en vase, laissez seulement 2 à 5 cm d’eau dans le contenant puis cessez tout nouvel apport. L’hortensia se mettra alors à sécher en douceur. Vous pouvez aussi remplacer l’eau du vase par de la glycérine, qui présente l’avantage d’offrir plus de souplesse aux fleurons séchés (et donc de limiter le risque de cassures). Pour ce faire, diluez la glycérine dans de l’eau chaude en mélangeant vigoureusement. Laissez la préparation refroidir avant de la verser dans le contenant.
Évitez d’exposer les tiges à la lumière pour préserver au mieux les couleurs. Une pièce sombre, bien aérée et non humide constitue le lieu de séchage idéal.
Comptez 2 à 4 semaines d’attente pour des hortensias bien secs.
Pour un bouquet de mariée tout en rondeur, associez des hortensias blancs ou crème à d’autres fleurs bombées, telles que des tiges de viburnum vert tendre. Attention toutefois à ne pas laisser trop longtemps hors de l’eau un tel bouquet.
Un seul gros hortensia peut servir à garnir le centre d’un bouquet. Accompagnez-le alors d’autres fleurs d’été comme des lisianthus et des véroniques en épi qui apporteront un contraste de forme intéressant.
En art floral, il est intéressant aussi de jouer sur les masses. Avec la multitude de pétales que compte son inflorescence, une tige d’hortensia peut former un groupe à elle seule. Vous pourrez ainsi disposer un hortensia dans un coin puis un groupe de trois dahlias à côté, un groupe de six petites roses à un autre endroit, etc.
S’agissant des couleurs, l’hydrangea nous offre beaucoup de choix. À la diversité de ses coloris s’ajoute une grande variété en matière d’intensité. C’est ainsi qu’un hortensia rose poudré ou mauve se fondra avec douceur dans composition floral pastel. À l’inverse, un hortensia bleu intense offrira un contraste éclatant avec des fleurs orange ou jaune vif, pour un rendu très estival.
Les hortensias violets, pourpres ou bruns trouveront aisément leur place dans une couronne mortuaire. Il serait dommage néanmoins de restreindre leur usage aux seuls bouquets commémoratifs.
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