La boutonnière du marié (ou du papa, du beau-papa, du témoin… !) est l’accessoire fleuri de référence pour ces messieurs. Simple en apparence, cette mini composition de mariage peut être cependant à l’origine de diverses petites maladresses. Exemples et contre-exemples à l’appui, voici mes conseils pour que ce bouquet miniature offre un beau rendu.
Gare aux fleurs fragiles
La boutonnière de mariage est une composition de fleurs particulièrement vulnérable. Et pour cause : ses végétaux sont privés d’eau. Ils subissent par ailleurs de nombreux contacts susceptibles de les fragiliser. En effet, il est difficile de ne pas toucher aux pétales des fleurs lorsqu’on confectionne ou qu’on positionne la boutonnière du marié, tant cet accessoire floral est petit. Qui plus est, lorsque la création présente beaucoup de relief, elle peut facilement être heurtée (un simple mouvement de bras de monsieur, une étreinte de madame, l’embrassade d’un·e invité·e…).
La règle la plus importante : pour une boutonnière de fleurs fraîches, on choisit exclusivement des fleurs à bouquet. Autrement dit, celles qui se prêtent bien à un usage en tant que fleur coupée. Exit les coquelicots, les pissenlits, les branches fleuries et autres végétaux prélevés dans son jardin ou dans la nature. Les fleurs des champs, notamment, se déshydratent beaucoup trop vite. Elles survivent quelques heures à peine dans un vase, alors en boutonnière…
Lors d’un mariage estival, a fortiori en période de canicule, méfiance avec les fleurs sensibles au coup de chaud. Les fleurs et feuillages qui flétrissent rapidement sont à proscrire. N’hésitez pas à demander conseil à un·e fleuriste pour vous guider dans votre choix de végétaux. Si des températures élevées sont attendues pour le jour du mariage, plusieurs pistes à envisager :
- entourer les tiges d’un mouchoir imbibé d’eau pour leur offrir un minimum d’humidité ;
- placer les végétaux dans un petit réservoir d’eau en plastique (type tube à orchidée), à positionner dans la poche de poitrine en vue de le dissimuler complètement, car il n’est guère esthétique ;
- renoncer tout simplement aux fleurs fraîches ; une boutonnière de marié avec des fleurs séchées ou des mini plantes grasses (succulentes) peut être très belle aussi.
Si vous retenez l’option « fleurs fraîches », attention à leur fraîcheur, justement. En confiant la création de la boutonnière à un fleuriste, peu de risques qu’il choisisse des végétaux « fatigués ». Mais si vous fabriquez la boutonnière du marié vous-même, assurez-vous de sélectionner vous aussi des plantes très fraîches.
Par ailleurs, la prudence est de mise avec les végétaux susceptibles de salir la veste du marié, ou les vêtements de celles et ceux qui pourraient frôler son habit. Je pense notamment aux étamines du lys, qui libèrent facilement leur pollen. Gare aux taches… Au sujet du pollen : les mariés allergiques s’abstiendront aussi de fixer à leur boutonnière, c’est-à-dire sous leur nez, une fleur allergisante !
Méfiance avec l’abondance
La boutonnière de mariage est en quelque sorte une broche de fleurs. Pour que ce bijou fleuri reste raffiné, évitez les créations démesurément grandes et/ou volumineuses. À mon sens, du chic au cheap, il n’y a parfois qu’un pas !
La boutonnière du marié correspond généralement à la « version miniature » du bouquet de la mariée. Elle en partage le code couleur et/ou a minima, le type de végétaux. On imagine mal deux créations florales qui n’ont guère de points communs à l’occasion d’une fête qui célèbre une union ! Dans le bouquet de la mariée, on trouve généralement des fleurs de différents volumes. Il est judicieux alors, pour la boutonnière du marié, d’écarter les fleurs volumineuses au profit des fleurs plus petites. Une grosse pivoine, par exemple, serait disproportionnée. Même une petite, encore en bouton, risque de devenir trop imposante en s’ouvrant au fil de la journée. Préférez-lui par exemple un œillet giroflée, un dahlia ou encore une renoncule, selon la saison. Si le bouquet comprend une longue tige d’orchidée, un seul petit fleuron de la même variété pourra venir en rappel dans la boutonnière de mariage.
Connaître les usages
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé de quel côté placer la boutonnière du marié ? C’est du côté gauche qu’il est d’usage de la positionner. Plus qu’une tradition, c’est le patron classique de la veste pour homme qui dicte l’emplacement. L’incision est en théorie toujours effectuée sur le revers gauche de la veste. C’est aussi du côté du cœur qu’est cousue la poche de poitrine. Par commodité, on fixe donc la boutonnière sur le revers gauche de la veste, au niveau le plus large. Cependant, il n’est pas rare aujourd’hui de voir la boutonnière du marié positionnée dans la poche attenante, en remplacement de la traditionnelle pochette. Si c’est le choix que vous faites, attention toutefois à ne pas vous servir de la pochette comme d’un vase. Le but n’est pas de garnir toute la surface de la pochette, comme on cherche à le faire avec un vase. Placez plutôt la mini composition sur un bord de la poche (côté intérieur, proche du revers de la veste, et donc de l’emplacement traditionnel).
Populaire au XIXe, à l’ère victorienne, le langage des fleurs est aujourd’hui méconnu du plus grand nombre. Un symbole négatif semble tout de même avoir réussi à traverser le temps : celui de la rose jaune. Il est probable que vous ayez déjà entendu que la rose jaune exprime la jalousie, l’infidélité ou encore la fin d’une relation. Autant de symboles dont on se passerait bien le jour d’un mariage ! Il existe tellement d’autres fleurs jaunes et de roses d’autres couleurs que le jaune, qu’il est aisé de faire l’impasse sur la rose jaune. L’idée n’est pas de l’écarter par superstition, mais simplement pour éviter toute allusion péjorative.
S’agissant du nombre de fleurs, vous savez peut-être déjà qu’il est d’usage d’en offrir un nombre impair (pour un bouquet de roses, notamment). Le symbole romantique du nombre indivisible présente souvent le mérite de permettre, avant tout, un rendu plus esthétique. Si la fleur retenue pour confectionner votre boutonnière du marié est la rose, mieux vaut en utiliser une seule ou bien trois (petites), plutôt que deux.
Anticiper le rendu
La tenue du marié est bien entendu un élément à prendre en compte lors du choix des végétaux de la boutonnière. Particulièrement la couleur de la veste. La boutonnière étant posée directement dessus, il est important que cet arrière-plan offre un contraste suffisant. Sur un costume écru, des fleurs blanches pourraient apparaître assez ternes. De même, sur un costume noir ou gris anthracite, on évitera de superposer des fleurs trop sombres.
Tenez compte également des accessoires du marié : cravate, lacets… Viser la concordance parfaite entre les couleurs des fleurs est celle des accessoires n’est pas toujours chose aisée. En cas de doute, privilégiez le camaïeu avec des nuances suffisamment contrastées. À titre d’exemple, un duo cravate lavande + fleurs violines fonctionnera probablement mieux qu’un mélange cravate lavande + fleurs parme.
Soigner les finitions
Si vous avez décidé de créer une boutonnière de marié vous-même, portez attention à la taille des végétaux et à leur disposition. On retrouve des règles classiques de l’art floral. La verdure ne doit pas masquer les fleurs ni « prendre le dessus ». Le feuillage peut est être plus grand que les tiges de fleurs, mais disposez-le dans ce cas à l’arrière-plan.
Si la base du mini bouquet du marié est visible, veillez à qu’elle ne nuise pas à l’esthétique de l’ensemble. Masquez soigneusement les liens peu esthétiques (plastique, élastique…) avec un ruban en satin. Cette attache doit rester relativement discrète : c’est sur les fleurs que doit se porter le regard. Pour une boutonnière champêtre, des matières naturelles comme de la toile de jute ou de la corde peuvent être laissées apparentes.
Liez fermement les végétaux entre eux, de manière à ce que la mini composition ne se déstructure pas après un mouvement brusque. Attachez-les également avec soin à la veste, de sorte que le bouquet ne se retrouve pas à l’horizontale, voire la tête en bas !