Avec sa tige souple, le calla – appelé aussi arum des fleuristes – se plie à toutes nos envies. Bouquet graphique ou romantique, style parallèle ou végétatif : le calla trouve toute sa place dans de nombreux arrangements floraux. Voici quelques idées et conseils illustrés pour créer une composition florale avec des arums.
Jouer avec la verticalité grâce aux longues tiges des callas
Les tiges du calla (Zantedeschia aethiopica, de son « petit » nom latin) mesurent de 50 à 80 cm en moyenne. Une belle longueur, propice à la création de compositions florales verticales. Pour renforcer l’effet de hauteur, il convient de choisir un vase transparent.
Dans la première composition présentée ci-dessous, les tiges ont été coupées à différentes hauteurs et disposées en escalier. Une belle grappe qu’un joli ruban maintient fermement.
Le deuxième exemple regroupe lui aussi des callas de différentes hauteurs. De la corde de chanvre enserre les tiges à deux niveaux pour une parfaite tenue. Ces arums flamboyants s’accompagnent de fines branches d’eucalyptus (type Eucalyptus parvifolia) et d’une tige de lucky bambou (Dracaena sanderiana). On retrouve le « bambou de la chance » et l’eucalyptus dans le troisième modèle, au sein duquel les callas jaunes sont à l’honneur. Une teinte lumineuse qui contraste avec l’aspect mat des petites fleurs à pompons (craspédie).
La dernière composition rassemble également les tiges d’arum des fleuristes en un bouquet serré. Cependant, dans cette botte de callas, toutes les tiges ont été coupées à la même hauteur. Les spathes blancs ainsi rassemblées au sommet semblent former une seule et même fleur géante.
Attention à ce que le contenant ne se renverse pas sous le poids du fagot de tiges ! Les bouquets suivants imposent le choix d’un vase suffisamment haut et étroit (mais pas trop fin à sa base). Pour le lester, il me semble plus prudent de les remplir d’eau, ne serait-ce qu’à moitié.
L’arum blanc, douce lumière dans un camaïeu de vert
L’arum blanc m’apparaît comme la fleur idoine pour apporter une touche subtile de clarté dans un bouquet monochrome vert. Les tiges vertes et la base des spathes, verte également, se fondent dans l’ensemble. Le blanc apporte quant à lui un peu de lumière, sans dénoter vis-à-vis de l’ensemble de la composition. En effet, le vert cède sa place au blanc tout en douceur, dans un dégradé.
Le premier bouquet monocolore que je vous présente s’appuie sur un support minimaliste, que masquent habilement un ruban vert anis et de la verdure (feuilles de salal et d’aspidistra).
Très graphique, le bouquet linéaire associe pour sa part l’arum blanc au vert tendre de bractées d’anthurium et de fruits de l’arbre à ballons. Le feuillage (typha ou équivalent) apporte du dynamisme à l’ensemble.
Dans un tout autre style, le bouquet végétatif monochrome met à profit la souplesse de la tige du calla pour accompagner le mouvement de pesanteur des longues panicules de l’amarante queue-de-renard. Semblant issues d’un même biotope, ces végétaux coulent en une cascade fluide.
Le calla au cœur d’un bouquet dense
Avec ses spathes minces, tout en délicatesse, le calla n’est pas une fleur exubérante (à la différence de l’anthurium, par exemple). Intégré dans un bouquet aux multiples fleurs, l’arum des fleuristes peut aisément se fondre dans l’ensemble. Si vous préférez le mettre pleinement en valeur, il convient dans ce cas de l’aider à se détacher. Il pourra notamment se démarquer par une couleur contrastée ou par sa position dans la composition (surplombant l’ensemble ou retombant).
Placés bien plus bas que toutes les autres fleurs du bouquet, et partiellement cachés par elles, les callas blancs de la deuxième composition attirent malgré tout le regard. Les tiges d’arums encerclant le bouquet entraînent l’ensemble dans un grand tourbillon.
Pour courber la tige du calla sans la casser, prenez le temps de la réchauffer avec vos doigts sur toute sa longueur, en l’infléchissant tout doucement.
S’agissant de la deuxième proposition, on remarque ici que les callas orange se dégagent sans difficulté des deux masses vertes, à la base et en hauteur. Les tiges s’élancent vers le ciel, dans un mouvement fier et néanmoins délicat, grâce aux courbures naturelles de la plante.
Dans le dernier exemple, l’arum ne s’extrait pas de la masse dense de fleurs rose-orangé. Néanmoins, le calla semble impulser le mouvement de cet arrangement floral romantique. On retrouve effectivement la douce ondulation des spathes du calla dans la forme du bouquet et dans la disposition des rubans.
