Comment conserver des fleurs coupées plus longtemps ?

Que nous les ayons cueillies au jardin, achetées ou reçues en cadeau, nous avons naturellement envie de prolonger autant que possible la durée de vie de nos fleurs fraîches. Découvrons dans cet article comment conserver des fleurs coupées plus longtemps à l’aide de quelques bonnes pratiques et astuces simples.

Nettoyer les tiges

nettoyer tigesLa première bonne pratique à adopter pour conserver des fleurs coupées plus longtemps consiste à nettoyer les tiges. Il s’agit tout simplement de retirer les feuilles sur les 2/3 de la tige environ. On peut donc conserver les feuilles situées légèrement sous la fleur, pour peu qu’elles présentent un intérêt décoratif. Les feuilles se détachent facilement à la main, en les tirant une à une à la base. Avec certaines plantes, comme le lys, il est possible aussi de retirer d’un seul mouvement l’ensemble du feuillage. Pour ce faire, on attrape le haut de la tige à deux mains puis on fait simplement glisser l’une d’elle le long de la tige, entre le pouce et l’index. Le nettoyage des tiges peut aussi se faire à l’aide d’un couteau de fleuriste (ou d’un simple couteau d’office). Là encore, il faut longer la tige de haut en bas. L’avantage du couteau, c’est qu’il permet de retirer à la fois les feuilles et les éventuelles épines. Il est donc particulièrement utile pour nettoyer les tiges des roses sans se piquer et les manipuler ensuite facilement. Pour ôter les épines, il existe aussi des désépinoirs plus ou moins sophistiqués.

Cette opération de nettoyage et très importante car elle permet d’éviter que des feuilles se retrouvent immergées dans l’eau du vase. En effet, au contact de l’eau, les feuilles pourrissent rapidement. Des moisissures souillent alors l’eau du vase, ce qui peut considérablement réduire la durée de vie du bouquet. Et entre nous, qui aime l’aspect trouble et surtout l’odeur que dégage un vase plein de feuilles visqueuses ?! Pour éviter la mort prématurée de la composition, on s’assure donc d’avoir bien dénudé suffisamment les tiges avant leur mise en vase. Cela vaut tout autant pour les tiges des fleurs que pour les tiges ou branches des feuillages décoratifs, si le bouquet en comprend. Ce premier nettoyage permet aussi de repérer la présence éventuelle de tiges d’ores et déjà flétries et/ou porteuses de moisissures, qu’il conviendra de mettre de côté pour ne pas porter atteinte aux tiges saines.

Tailler les extrémités

tailler extrémité des tigesDeuxième étape importante, avant de placer les fleurs en vase : tailler les tiges. On coupe l’extrémité de chaque tige sur 2 cm environ (1,5 au minimum) à l’aide d’un sécateur ou d’un couteau propre. Aussi, on se méfie des lames émoussées et au besoin, on recoupe avec un autre outil plus tranchant. Les ciseaux sont à proscrire car ils ont tendance à écraser les tiges, qui ont ensuite plus de mal à boire l’eau. La plupart des tiges de fleur se taillent en biseau, c’est-à-dire de biais. Cela augmente la surface d’absorption d’eau.

Placez tout de suite les tiges coupées dans un vase ou un seau d’eau fraîche. Ce contenant, même s’il est provisoire, va permettre aux tiges de se gorger d’eau. Au passage, une petite astuce pour « ramener à la vie » une jeune fleur coupée qui n’est pas très en forme : la tailler sous l’eau. Cette coupe immergée permet d’éviter la formation de bulles d’air dans les vaisseaux de la tige.

Bien remplir son vase

Les besoins en eau des fleurs coupées varient d’une espèce à l’autre. Ainsi, les jonquilles et les tulipes doivent recevoir une petite quantité d’eau à la fois. Un excès d’eau sera néfaste à ces plantes bulbeuses. Il faut donc veiller à leur remettre un peu d’eau chaque jour, car avec un vase peu rempli, elles peuvent vite se retrouver à sec. Pour la plupart des autres fleurs, on privilégie un vase qui mesure au moins la moitié de la longueur des tiges et qu’on remplira d’eau aux deux tiers environ.

Le vase choisi doit être bien propre. Si l’eau se charge de bactéries à son contact, on risque d’accélérer le déclin du bouquet. Au besoin, on nettoie donc d’abord le contenant avec une solution bactéricide, telle que de l’eau de Javel.

La majorité des fleurs coupées préfèrent recevoir une eau à température ambiante. Là encore, les bulbes de printemps, qui fleurissent par temps frais, font figure d’exception. Ils apprécieront davantage une eau plus fraîche que la température ambiante. Toujours au sujet de la température de l’eau, il est bon de retenir qu’une eau légèrement plus chaude que l’air ambiant peut aider les fleurs en bouton à s’ouvrir plus rapidement. Le revers de la médaille : ces mêmes fleurs risquent de faner plus vite.

À boire… et à manger ?! Certain·e·s fleuristes ont l’habitude de fournir un sachet de nourriture pour fleurs lors de l’achat d’un bouquet. On peut aussi se procurer ces petits sachets de poudre nutritive sur internet ou dans des boutiques spécialisées, pour en avoir toujours en stock. Des flacons de substances nutritives et autres agents de conservation sont également commercialisés. Ces solutions présentent différents atouts. Elles stimulent la réhydratation des fleurs et l’absorption des éléments nutritifs, favorisent l’épanouissent des boutons de fleurs, évitent le flétrissement prématuré, etc. Elles sont donc utiles pour conserver un bouquet plus longtemps. Un sachet de nourriture pour fleurs standard se dilue dans un litre d’eau. On prend donc soin d’adapter la quantité de poudre versée au volume d’eau contenu dans le vase. On peut aussi décider de fabriquer soi-même un soin nourrissant pour fleurs avec quelques ingrédients simples. Et pour les adaptes du « système D », il est possible de diluer simplement dans le vase un soupçon d’eau de Javel… ou de vodka ! D’autres encore apprécient la « méthode Sprite« . Elle consiste à verser un peu de cette boisson gazeuse (ou un équivalent) dans l’eau des fleurs. Son sucre va nourrir les fleurs tandis que son acide citrique limitera le développement de germes.

Choisir le bon environnement

couper les tiges courtesPour prolonger la durée de vie des fleurs fraîches, il est intéressant de prendre en compte leur environnement. À l’instar des plantes vertes, les fleurs coupées craignent la chaleur et les changements de températures brutaux. On privilégie dans la mesure du possible une pièce fraîche et aérée, tout en protégeant la composition florale ou le bouquet des courants d’air. On lui évite aussi une exposition directe aux rayons du soleil. De même, on l’éloigne de toute autre source de chaleur (four, grille-pain, radiateur, poêle à bois…).

Avant d’aller se coucher, il est judicieux de changer le bouquet ou la compo de place pour lui permettre de passer la nuit au frais. Un garage ou une buanderie sont des exemples de pièces qui sont généralement plus fraîches que la cuisine ou le séjour. Hors période de gel, on peut aussi stocker ses fleurs à l’extérieur. Pour ma part, je place souvent mes fleurs entre les volets et la porte-fenêtre du salon. Le matin, au moment d’ouvrir les volets, je ne risque pas d’oublier de rentrer mon bouquet. C’est un peu contraignant de déplacer ses fleurs matin et soir (surtout lorsqu’il s’agit d’une composition lourde et instable !) mais cette astuce peut vraiment faire la différence. Cela vaut le coup notamment pour retarder la floraison des fleurs.

Afin de favoriser la tenue des fleurs coupées, certains recommandent même de les placer au réfrigérateur. Une pratique qui ne sera pas forcément au goût de tous les occupants de la maisonnée ! Pour ma part, je trouve cela peu hygiénique, d’autant que des petites bestioles se cachent parfois dans le feuillage des compos. Qui plus est, les fleurs sont sensibles au gaz éthylène, (qui accélère leur vieillissement) or ce gaz est présent dans de nombreux fruits et légumes : pommes, mangues, melons, raisins, etc. Et où stocke-t-on généralement ces aliments ? Au frigo !

Assurer des soins d’entretien

entretien fleurs coupéesNous venons de voir que la préparation des fleurs et le choix de leur environnement constituent des critères importants. Pour garder ses fleurs fraîches plus longtemps, les soins d’entretien ne sont pas à négliger non plus. Ils permettent en effet de limiter et de retarder le développement des bactéries (ces dernières accélérant la dégradation des fleurs).

Pour profiter d’un arrangement floral sur une plus longue période, on veillera notamment à changer l’eau du vase régulièrement. Idéalement, le remplacement se fait tous les deux à trois jours et même une fois par jour pour un bouquet de roses. Les plus courageux·ses nettoieront aussi le vase à chacune de ces occasions ! S’agissant des fleurs piquées, on veille à ajouter de l’eau aussi souvent que nécessaire, de manière à ce que la mousse florale demeure toujours bien imbibée. À chaque ajout ou changement d’eau, on essaye de penser à contrôler la température de l’eau et à rediluer une solution nutritive.

Il convient aussi d’inspecter l’ensemble du bouquet pour éliminer au fur et à mesure les végétaux trop abîmés. En cours de route, il faudra peut-être opter pour un contenant plus petit et réarranger la compo ou le bouquet. À moins de préférer le regarnir avec quelques nouvelles fleurs, du feuillage ou des accessoires.

Un autre soin important : retailler les tiges sur 1 cm tous les deux à trois jours. Cette surface « fraîche » absorbera mieux l’eau.

Enfin, pour éviter le déclin d’un bouquet auquel on tient particulièrement, on peut aussi changer complètement de stratégie. Exit l’eau limpide et les fleurs maintenues fraîches : on attache les fleurs avec une ficelle pour les suspendre tête en bas dans un pièce sombre. Au bout de quelques jours ou de quelques semaines (selon les variétés de fleurs), le bouquet aura séché. Une tout autre façon de conserver des fleurs coupées plus longtemps… voire « éternellement » !

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