Le pain de mousse florale est l’accessoire incontournable des fleuristes comme des pratiquants amateurs. S’il rend grandement service pour toutes les compositions piquées, encore faut-il bien le choisir et bien s’en servir !
Acheter un pain de mousse florale pas cher
Commençons cet inventaire des faux pas à éviter avec un bloc de mousse hydrophile en évoquant le choix du produit lui-même.
La mousse florale premier prix, qu’on trouve parfois chez les hardiscounts, n’est pas forcément un choix judicieux. Sur le coup, on a l’impression de faire une bonne affaire. Cependant, s’il s’agit d’un bloc de mousse de piètre qualité (qui s’effrite, qui absorbe mal l’eau…), la durée de vie des végétaux risque de se voir réduite. En se retrouvant à devoir jeter plus rapidement la composition créée, on ne peut pas vraiment parler d’économie !
Cela étant dit, encore faut-il réussir à évaluer la qualité d’une brique de mousse. Ce n’est pas forcément chose aisée. A minima, écartez d’entrée de jeu les mousses mouillables endommagées. Dans une enseigne de déstockage, j’ai déjà vu à la vente des briques pour fleurs couvertes d’empreintes de doigts. J’imagine qu’il suffit qu’un premier visiteur s’amuse à le faire pour qu’une ribambelle d’autres clients du magasin prennent plaisir à leur tour à enfoncer leur index dans la mousse… Méfiez-vous aussi des blocs qui semblent prêts à partir en poussière. La mousse hydrophile est poreuse, mais elle ne doit pas trop s’effriter. C’est peut-être d’autant plus important que certains considèrent que la poussière fine des blocs secs aime se loger dans nos poumons… Je vous partage l’info étant donné que je suis en faveur des messages de prévention, mais je le fais avec des pincettes, car j’ignore la rigueur scientifique de cette affirmation.
Piquer des fleurs fraîches dans de la mousse sèche
Piquer des fleurs fraîches dans de la mousse sèche est tentant, surtout s’il s’agit d’un support qu’on doit garder en main durant le façonnage, tel un porte-bouquet de mariée. En effet, une mousse gorgée d’eau est plus lourde. Elle est aussi plus salissante, puisqu’elle goutte facilement. Cependant, le trempage de la mousse verte doit toujours se faire en amont du piquage. Je parle de la mousse verte, car seule la mousse hydrophile (très souvent vert foncé, même si elle existe en d’autres coloris) est adaptée au piquage des fleurs fraîches. Les pains de mousse gris sont à réserver aux fleurs sèches ou synthétiques.
Bloc de mousse florale verte vs. brique grise : quelles différences ?
Un trempage vite fait… mal fait
Pour accélérer le trempage d’un bloc de mousse, il est tentant de le plonger dans un récipient d’eau. En voilà une très, très… mauvaise idée ! Cette erreur irréversible – qu’a faite ou fera tout bon débutant – crée des bulles d’air. Or ces bulles d’air empêchent la mousse de s’imprégner correctement. Mal imbibé, le pain de mousse florale n’assure pas une parfaite hydratation des végétaux. À ne pas faire non plus : passer le bloc sous le jet d’eau du robinet. La seule méthode appropriée pour bien imbiber une brique de mousse consiste à la poser délicatement à la surface d’une bassine d’eau et à laisser le temps faire son œuvre. Si le récipient contient suffisamment d’eau et d’espace (pour permettre une bonne immersion), la mousse se gorgera d’eau rapidement.
Résistez aussi à la tentation d’accélérer le processus en appuyant sur la mousse ! Si une partie du bloc reste sèche après une ou deux minutes de trempage, apportez un complément d’eau à l’aide d’un second contenant que vous viderez dans le premier (à côté de la mousse, pas directement dessus). À la fin du trempage, la couleur de votre bloc de mousse doit être homogène. Si vous observez des différences de coloration à la surface, c’est probablement que vous avez failli à votre mission !
Matraquer sa brique de mousse
La brique florale n’est pas comme un matelas à mémoire de forme : sa mousse ne reprend jamais sa forme originelle ! On évite donc autant que possible tout ce qui la fragilise.
D’une part, on se méfie des trous inutilement nombreux. Quand on débute en art floral, on a tendance à piquer les végétaux, les ressortir, les planter ailleurs, recommencer… Jusqu’à temps de trouver la hauteur ou l’emplacement idéal ! Pour éviter de cribler de trous son pain de mousse florale, on prend l’habitude de « présenter » les végétaux : on les met en position contre le contenant, sans toucher à la mousse, afin d’estimer la portion de tige à recouper.
D’autre part, attention aux trous inutilement grands : on prend soin de bien nettoyer les tiges avant de les planter dans la mousse. Aucun nœud (renflement), épine ou feuille ne doit subsister sur toute la surface de la tige qui sera enfoncée dans la mousse. Les trous créés ne doivent pas être plus larges que nécessaire, ni plus longs qu’il ne le faut. Évaluer la profondeur est une question d’habitude et de ressenti. Retenez malgré tout que les végétaux doivent être bien stables dans la mousse, mais que si vous traversez celle-ci de part en part, vous allez considérablement l’affaiblir.
Réutiliser un vieux bloc de mousse
Par souci économique et/ou écologique, il apparaît judicieux d’utiliser plusieurs fois le même bloc de mousse. En soi, l’idée n’est pas mauvaise, mais elle a ses limites. Tout d’abord, on ne se ressert pas d’une mousse hydrophile qui a séché, car elle n’est plus en mesure de bien s’imprégner d’eau. Dès lors, il n’est pas possible de faire sécher des blocs pour les réemployer au bout de plusieurs mois ou même juste quelques semaines. Se resservir d’un bloc pour créer une deuxième composition à la suite d’une première suppose donc d’avoir maintenu constamment la mousse bien humide. Quant au fait de conserver ces blocs usagés dans un contenant rempli d’eau, je pense que c’est une très mauvaise idée. L’eau est propice au développement microbien et un bloc qui a déjà été au contact de végétaux est certainement riche en mauvaises bactéries.
Par ailleurs, un bloc de mousse qui a déjà servi est plus fragile. Plus troué qu’un gruyère, il risque de se fendre facilement ! Si vous réutilisez un même bloc de mousse synthétique, assurez-vous au préalable qu’il n’est pas trop endommagé (ni couvert de moisissures).