Un certain nombre de fleurs coupées, potées, plantes vertes, arbustes et autres végétaux arborent des labels. Mais que garantissent-ils ? Pas simple de savoir à quel saint se vouer, ou plus exactement à quelle étiquette se fier. Voici un petit inventaire comparatif sur les principaux labels de fleurs et plantes, que vous pouvez apercevoir notamment chez un fleuriste, un horticulteur ou dans une jardinerie de France.
Le label Fleurs de France
Le label Fleurs de France garantit, comme son nom l’indique, l’origine française de la production. C’est en quelque sorte le pendant végétal du label « Viandes de France », qui s’appuie d’ailleurs sur la même identité visuelle. L’association des produits agricoles de France fédère en effet les interprofessions agricoles françaises autour d’un logotype signature, le pentagone tricolore, qui se décline en diverses familles de produits.
La labellisation Fleurs de France est portée par VALHOR, une organisation interprofessionnelle représentant divers acteurs de la filière horticole. L’apposition de ce logo certifie aux consommateurs que les fleurs (ou bulbes, plants potager, arbustes, arbres, etc.) qu’ils achètent ont été produites sur le territoire national.
La signature Fleurs de France existe depuis 2015. Le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane Le Foll, en est l’initiateur. Deux ans après son lancement, le label a étendu ses exigences aux critères environnementaux. Il est depuis réservé aux végétaux produits par des pépiniéristes, horticulteurs ou floriculteurs « engagés dans une démarche éco-responsable ou de qualité reconnue (certification environnementale Plante Bleue, MPS, Agriculture Biologique, Charte Qualité Fleurs) »
[source]. Les producteurs doivent notamment prouver les actions qu’ils entreprennent pour réduire l’utilisation de pesticides (s’ils en emploient encore).
Ce label lié à l’origine est d’autant plus précieux que la France importe encore beaucoup ses végétaux des Pays-Bas (pays producteur, mais aussi grand importateur lui-même). On estime que seulement 40% des végétaux d’ornement achetés (hors fleurs coupées) sont issus de la production française. Un chiffre qui s’effondre à 15% du côté des fleurs coupées [Source : estimations VALHOR à partir des statistiques des Douanes et de données de la filière].
Le Label rouge
Bien connu du grand public au rayon alimentaire, Le Label rouge se fait petit à petit une place en jardinerie. Dans les faits, le Label Rouge pour des végétaux n’est pas si récent que cela. Le premier produit non alimentaire homologué Label rouge fut des semences de gazon, en 1987. On peut désormais retrouver le célèbre logo rouge et blanc sur un rosier, des tubercules ou potées de dahlias, une jardinière de géraniums, un plant de tomate ou encore un arbre fruitier.
Ce label portant sur la qualité est garanti et contrôlé par l’État. Il est délivré par le Ministère de l’Agriculture et géré par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Il distingue des végétaux, qui, du fait de leurs conditions de production, « ont un niveau de qualité supérieur par rapport aux autres produits courants similaires »
[source]. Les horticulteurs qui s’engagent dans ce processus de certification sont audités chaque année par un organisme indépendant (Certipaq).
Les plantes Label rouge sont plus vigoureuses que la moyenne. Cela peut se traduire par une meilleure résistance aux maladies, une floraison plus longue et plus abondante… Un sapin de Noël Label rouge se distingue ainsi par son esthétique et sa longévité. Coupé tardivement, il conserve longtemps sa fraîcheur en intérieur. Un cerisier Label rouge sera pour sa part particulièrement fertile et robuste. De même, le label distingue des rosiers d’exception pensés pour une bonne reprise au jardin, des mélanges de gazon particulièrement résistants au piétinement, etc.
S’il s’agit d’un label de référence pour s’assurer de la vigueur du végétal acheté, le Label rouge n’est hélas pas… un « label vert » : son référentiel ne comporte pas de critères environnementaux, comme le souligne Que Choisir [source].
La Charte Qualité Fleurs
La certification Charte Qualité Fleurs (CQF) a vu le jour en 2017, sous l’impulsion des acteurs français de la fleur coupée. Elle a pour but la valorisation de la qualité des productions et le savoir-faire des floriculteurs. Ce label de qualité florale est possédé par VALHOR, qui délègue la gestion et l’animation à l’association Excellence Végétale (cf. dernière partie de l’article). Pour accéder au label Fleurs de France, présenté plus haut, les producteurs doivent entre autres s’inscrire dans la démarche Charte Qualité Fleurs.
Les fleurs coupées estampillées Charte Qualité Fleurs satisfont à quatre exigences :
- elles sont cultivées en France, par un producteur indépendant ou membre d’un collectif certifié CQF ;
- elles appartiennent à la liste des espèces reconnues dans le référentiel CQF, dans lequel toutes les espèces possèdent un potentiel de durabilité minimal : une tenue en vase d’au moins sept jours chez le consommateur ;
- elles répondent à des contrôles de qualité : contrôle quotidien du floriculteur pour la sélection de fleurs de qualité supérieure (catégorie EXTRA) + contrôle externe trimestriel ;
- elles réussissent les tests de tenue en vase réalisés chaque trimestre en salle de fleurissement (reproduisant les conditions de conservation d’un bouquet chez un particulier).
Il est prévu que le référentiel Charte Qualité Fleurs évolue pour intégrer des critères de traçabilité et d’écoresponsabilité [source]. Cependant, l’échéance ne semble pas fixée (ou tout du moins divulguée) à ce jour.
Le label Fleuriste éco-responsable
Fleuriste éco-responsable est le nom d’un label créé en 2013 par la société Clayrton’s (qui se présente comme « le leader français de l’emballage floral et festif »). Il a été conçu en concertation avec la Fédération Française des Artisans Fleuristes pour traduire au mieux l’ensemble des enjeux de la profession. Ce label environnemental distingue les fleuristes engagés dans une démarche éco-responsable et sociale. L’objectif exposé : « Que les fleuristes affichent un bilan écologique et social positif derrière le bouquet que le consommateur achète en boutique ! »
[source]. Parmi les critères audités, on peut citer les sources d’approvisionnement en fleurs, les efforts en matière de consommation d’eau et d’énergie, la gestion des déchets…
Clayrton’s prend en charge le préaudit d’une boutique candidate, mais confie l’audit final à un organisme indépendant (Odacia). Les artisans fleuriste labellisés peuvent apposer le macaron du label Fleuriste éco-responsable sur leur vitrine et divers supports de communication.
Le label Plante bleue
Le label Plante Bleue vise à mettre en lumière les productions d’horticulteurs engagés dans une démarche éco-responsable. Lancée en 2011, cette certification nationale se structure autour de sept sujets : biodiversité, protection des cultures, stratégie de fertilisation, gestion de l’irrigation, gestion des déchets, maîtrise de l’énergie, règles sociales et sociétales. Ce dernier domaine porte entre autres sur les conditions de travail des salariés et le développement de l’emploi sur un territoire donné. Parmi les sept critères, quatre sont communs au label Haute Valeur Environnementale, dont Plante Bleue est en quelque sorte la déclinaison pour l’univers horticole. Les controverses associées au label HVE peuvent inviter à la prudence… « Comme pour la HVE, les critères pour accéder au label Plante bleue sont cependant beaucoup plus souples et bien moins ambitieux que ceux de l’agriculture biologique »
, rappelle Que Choisir [source].
Précisions aussi qu’une petite subtilité du logo Plante Bleue peut facilement échapper aux consommateurs, à savoir que le nombre de feuilles peut varier. S’il y en a qu’une seule, avec la mention « engagé », cela signifie que le producteur n’est pas encore labélisé. Il est simplement engagé dans la démarche. Le logo « Plante Bleue niveau 2 » peut être apposé par les entreprises certifiées. Seul le niveau supérieur (logo à 3 feuilles) prévoit une obligation de résultats. Les entreprises candidates ont alors des seuils de performance chiffrés à atteindre.
Le certificat MPS
Établi dès 1995, le label international MPS (acronyme néerlandais de « Milieu Programma Sierteelt ») évalue lui aussi l’impact environnemental des productions horticoles. Il s’appuie pour cela sur la certification MPS-ABC. Les entreprises homologuées s’engagent notamment à contrôler les intrants utilisés sur leurs exploitations (énergie, eau, fertilisants, agents de protection des cultures…) en vue d’en réduire leur usage. La certification MPS s’appuie sur un cahier des charges rigoureux pour attribuer une note de 0 à 100 points à l’entreprise auditée. En fonction de son score, l’entreprise obtient la qualification MPS-A, MPS-B ou MPS-C.
« MPS est engagé pour rendre le secteur horticole global plus durable. Nous le faisons en développant des outils et des programmes de certifications innovants, qui permettent aux entreprises de rendre leurs efforts en matière de durabilité transparents et mesurables »,
affirme la coordinatrice MPS France sur le site de la fondation.
D’autres certificats sont disponibles, dont MPS-GAP (relatif aux bonnes pratiques agricoles) et MPS-SQ, centré sur la responsabilité sociétale.
Le label Végétal local
Le label Végétal local est soutenu par un établissement public, l’Office français de la biodiversité (OFB). Il atteste que les plantes sont issues de graines ou de boutures d’espèces sauvages, collectées en milieu naturel et localement. Un numéro permet de connaître l’origine exacte, pour une traçabilité exemplaire. L’enjeu associé : mettre sur le marché des produits adaptés pour la restauration des écosystèmes et des fonctionnalités écologiques.
« Collectés dans chacune des 11 régions écologiques de la marque, les végétaux sont produits par des semenciers et pépiniéristes dont l’activité économique n’est pas délocalisable : ces filières locales participent au développement social et économique des régions »
, peut-on lire sur le site vitrine de Végétal local.
Les marques Végétal local et Vraies messicoles ont toutes deux vu le jour en 2015. Elles possèdent des règlements distincts, mais une gouvernance commune. Dans une démarche de simplification, Vraies messicoles (centrée sur la conservation des espèces rares) a depuis été intégrée au label Végétal local [source].
Le label AB
Créé en 1985, le label AB est assurément un des plus exigeants en matière de respect de l’environnement, puisqu’il est fondé sur l’interdiction d’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse. Il garantit l’absence d’emploi de pesticides, mais aussi d’engrais, tout au long de la culture de la plante. En jardinerie, l’offre de végétaux porteurs du label Agriculture Biologique se concentre sur les plants potagers et les arbustes / arbres fruitiers. S’agissant des végétaux d’ornement, tels que les plantes fleuries ou les fleurs à bouquet, l’approvisionnement est plus compliqué.
Pour acheter des fleurs bio, le plus simple est probablement de chercher ferme florale certifiée AB. Le site du Collectif de la Fleur Française propose une carte interactive de ses membres. Ces derniers peuvent être filtrés sur divers critères, dont celui du label AB. Vous retrouverez également la plupart des autres labels présentés dans cet article, et en plus : Hortisud, IGP, MPS, Nature et Progrès.
Ressources en ligne pour approfondir le sujet des labels fleurs / plantes
- Le portail d’Excellence Végétale, l’association assurant la gestion, l’animation, la défense et la promotion de l’ensemble des certifications (origine / écoresponsabilité / qualité) de la filière horticole, de la fleuristerie et du paysage ;
- Les Certifications du Végétal : site d’information adossé à l’association Excellente Végétale ;
- « Fleurs, plantes, arbres : quels sont les labels de qualité ? » : article du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ;
- Le guide des labels de la consommation responsable : présentation et évaluation d’un grand nombre de labels, dont des labels horticoles.