Vous êtes inscrit·e à un atelier de déco florale régulier ou prévoyez de rejoindre un groupe qui le pratique ? Peut-être vous demandez-vous quel est le matériel d’art floral utile, voire incontournable, à prévoir pour chaque séance ? Voici mes conseils pour bien vous équiper.
Le trio coupant incontournable
Pour une pratique régulière – et même occasionnelle – de l’art floral, trois outils coupants se montrent indispensables : le couteau, le sécateur et les ciseaux.
Le couteau de fleuriste est un accessoire d’art floral pas cher (vendu très souvent à moins de 2 euros l’unité) et utile à bien des égards. On l’utilise notamment pour nettoyer les tiges, tailler les végétaux en biseau et retailler les blocs de mousse florale. Il doit répondre à deux critères basiques : une lame en acier inoxydable bien affûtée et un manche antidérapant. Bien que son prix soit très accessible, vous pouvez envisager de le remplacer par un simple couteau à lame lisse, qu’il sera aisé de vous procurer en quincaillerie ou dans votre supermarché habituel. Vous pourrez sûrement aussi vous approvisionner directement dans votre tiroir de cuisine. Mais mieux vaut dans ce cas dédier définitivement à vos travaux manuels le couteau d’office prélevé parmi vos couverts.
Moins polyvalent que le couteau d’office, le sécateur à main n’en demeure pas moins un outil indispensable pour pratiquer l’art floral. Vous l’aurez sans cesse en main. C’est en effet l’accessoire le plus pratique pour retailler les tiges de fleurs, couper des branchages ou encore détacher des feuilles au niveau de leur pétiole. Vous pouvez opter pour un sécateur à lame courbe en inox (pour limiter au maximum les problèmes de rouille) ou en acier carbone. Ce dernier est très sensible à la corrosion et suppose donc un entretien méticuleux. Il a toutefois le mérite d’être plus facile à aiguiser que l’acier inox. Le sécateur à lame droite (type épinette de récolte) se prête bien lui aussi à l’art floral, étant donné qu’au jardin on l’emploie généralement pour la cueillette des fruits, mais également la taille des fleurs et des feuilles. On l’emploie de préférence pour la taille des tiges dures et fines (jusqu’à 0,5 cm de diamètre).
Dans une boutique spécialisée, vous pourrez aussi vous procurer un outil coupe-tout de fleuriste, qui se veut particulièrement adapté aux besoins de l’art floral. Quel que soit le type de sécateur retenu, méfiance avec les modèles à moins de 5 euros. Mieux vaut un outil moyen ou haut de gamme durable plutôt qu’un gadget qu’il faudra changer tous les six mois (mécanisme trop fragile, lames de mauvaise qualité…).
Le dernier outil coupant essentiel, c’est la paire de ciseaux. Vous apprécierez de l’avoir toujours à porter de main. Couper un bout de ficelle ou de Floratape, prélever d’un rouleau un morceau de ruban (organza, satin, jute, fibre d’abaca…), découper le limbe d’une feuille, un papier ou du carton : bien des gestes seront facilités par l’emploi de ciseaux. Il n’est pas forcément utile d’opter pour un modèle spécial fleuristerie, mais évitez toutefois la paire de ciseaux pour enfants retrouvée au fond d’une vieille trousse. Elle risque de vous donner du fil à retordre pour couper certains matériaux (et pour peu que vous ayez comme moi la « malchance » d’être gauchère / gaucher, ce serait la double peine !).
Quelles sont les fournitures indispensables pour participer à un atelier d’art floral ?
Le couteau à mousse
Le couteau à mousse est muni d’une longue lame. Il permet de découper les briques de mousse verte ou grise sans les écraser. Si un couteau d’office est suffisant (et bien adapté) pour retailler les bords d’un petit bloc de mousse, vous aurez grand-peine à bien trancher un pavé avec cet outil. Le couteau découpe mousse sert essentiellement en début de séance, lorsqu’il faut diviser un pavé en plusieurs morceaux. Il assure une découpe franche et donc un rendu net. Je vous le conseille particulièrement si comme moi, vous avez beaucoup de mal à couper droit ! Diviser correctement un bloc hydrophile avec un couteau d’office (surtout si c’est dans le sens de la longueur !) c’est quasi mission impossible, pour moi. Mes camarades d’atelier se sont toutes déjà gentiment amusées à la vue de mon grand couteau, mais je ne doute pas de son utilité, étant donné qu’elles me l’empruntent souvent ! Vous pouvez êtes sûr·e que votre prof d’art floral disposera d’un couteau à mousse. Il/elle le prête parfois, mais si vous pratiquez dans un grand groupe, c’est peu commode d’avoir un seul couteau à faire tourner. D’où l’intérêt à mon sens d’avoir le sien, surtout si vous comptez vous exercer aussi à la maison.
Bien sûr, si vous rejoignez un groupe d’art floral qui n’utilise quasiment pas voire jamais de briques de mousse, inutile d’acheter un tel couteau. A priori, je ne vois pas bien pour quelle autre tâche que de la découpe de mousse florale il pourrait vous être utile.
Couteau d’office ou à mousse, ciseaux, sécateur, cutter… : je vous conseille de ranger systématiquement tous vos outils coupants dans des étuis adaptés. Peut-être avez-vous déjà lu le récit de ma mésaventure avec un couteau à mousse !
Les pinces pour fil alu
Pour le travail des fils en métal, la pince coupante est assurément l’outil idoine. Si vous pensez ne jamais utiliser de fil alu dans vos créations florales, faites l’impasse sur l’achat d’une telle pince. Dans le cas contraire, mieux vaut vous outiller. Couper du fil métallique avec une pince coupante est un jeu d’enfant, tandis que c’est plutôt un jeu dangereux de le faire au sécateur ou aux ciseaux. En utilisant le mauvais outil, vous augmentez le risque de vous blesser. A minima, c’est l’assurance d’endommager vos lames. Côté prix, la fourchette est moins large que pour les sécateurs à main. D’après mes repérages rapides, le prix oscille en moyenne entre 8 et 20 euros environ.
Lors d’un atelier en groupe, si vous n’avez pas de pince coupante pour sectionner du fil alu, demandez à votre animateur/trice si vous pouvez emprunter la sienne plutôt que d’abîmer votre sécateur ou vos ciseaux.
Une autre pince s’avère bien utile pour le modelage des fils déco métalliques : la pince plate. On l’utilise pour d’autres loisirs créatifs, tels que la confection de bijoux. Sur la base de mon expérience (pour ce qu’elle vaut), la pince à plier, aussi pratique qu’elle soit, ne fait pas partie du matériel d’art floral incontournable. En douze ans de pratique environ, je n’ai guère eu l’occasion d’en avoir besoin. Mon animatrice actuelle nous fait toujours torsionner les fils à la main. Le rendu est peut-être moins précis qu’avec une pince, mais cela limite l’achat de matériel superflu.
La toile réutilisable
En vous inscrivant à l’année à un atelier d’art floral, il est possible qu’on vous distribue une fiche avec une liste de fournitures à apporter pour chaque séance. Vous y lirez peut-être « un grand sac poubelle », qui vise à protéger votre plan de travail. Si le sac poubelle peut dépanner lors d’un premier atelier, ce n’est vraiment pas le bon choix pour une pratique récurrente. Une toile réutilisable (vieille toile cirée, morceau de bâche en plastique, etc.) est une solution à la fois plus écologique (ça ne devient pas un déchet en fin de séance) et plus économique (que de découper et donc sacrifier un sac neuf à chaque cours). C’est également plus pratique : un sac poubelle, ça bouge, ça fait plein de plis… Éventuellement, conservez plutôt les films de papier cristal entourant les bouquets de fleurs qu’on vous a offerts, pour leur donner une seconde vie en atelier.
Pour ma part, j’utilise depuis longtemps une toile en plastique transparente d’environ 2 m x 1 m que j’ai découpée dans ce qui faisait autrefois office de nappe pour protéger ma table de salle à manger. Je ne connais pas le grammage de ma toile, mais je trouve son épaisseur parfaite. Elle n’est ni trop fine (elle est donc stable et simple à nettoyer) ni trop épaisse (il est facile de la plier pour un encombrement minimum dans son espace de rangement et lors de son transport). La transparence de la toile constitue aussi un vrai plus, à mes yeux. Je trouve qu’avec une toile cirée à motifs ou du papier journal en guise de protection, on a vite une impression de capharnaüm sur son plan de travail, avec tous les végétaux et accessoires qu’on pose dessus. Et on passe d’autant plus de temps à chercher où on a posé ses épingles et autres objets tout fins !
Si vous n’avez pas de vieille bâche à recycler, notez qu’on peut se procurer facilement une toile en plastique dans une enseigne de bricolage ou de décoration (au rayon des nappes à la découpe).
La lavette microfibres
Exit les mouchoirs et autres essuie-tout jetables pour éponger son plan de travail. Rien ne vaut un bon chiffon ! Plus absorbante qu’un torchon en coton – et moins propice au développement microbien, me semble-t-il, la lavette microfibres a ma préférence. Durant l’atelier de création florale, le chiffon est multiusage. Il permet d’éponger son plan de travail, de s’essuyer les doigts, de déplacer proprement un bloc de mousse hydrophile tout juste sorti de son bac de trempage… En fin de séance, il est utile pour sécher et/ou nettoyer la table ou la toile qui a assuré sa protection.
Avant son passage en machine, si la lavette microfibre présente des traces de mousse synthétique ou autre substance potentiellement polluante, je la laisse sécher puis la frotte au-dessus d’une poubelle. C’est une solution imparfaite, mais je me dis que c’est mieux que rien :-/
Le flacon de gel hydroalcoolique
Pour retirer les traces de végétaux incrustées dans les mains, rien ne vaut une bonne eau savonneuse et une brosse à ongles. Cela dit, si vous pratiquez l’art floral dans un centre social, une salle municipale ou autre établissement dans lequel les WC sont peut-être éloignés, peu pratiques ou d’une propreté douteuse, vous préférerez peut-être attendre d’être de retour chez vous pour un bon lavage de vos mimines et poignets. En attendant, une dose de solution désinfectante pour les mains n’est pas de trop. De mon côté, j’ai toujours un flacon de gel hydroalcoolique dans mon sac à main ou ma poche de manteau. Si ce n’est pas votre cas, je vous suggère d’ajouter au moins un petit tube dans vos affaires d’art floral !
Lorsqu’on pratique l’art floral en groupe, il n’est pas rare de se voir proposer un goûter ou un apéro pour fêter le Nouvel An ou marquer la fin d’année. En ces occasions, je m’étonne toujours que mes camarades n’aient pas toutes le réflexe de se laver les mains avant de manger. Nombre de plantes étant toxiques par ingestion, cela m’apparaît comme du bon sens de nettoyer ses mains avant de toucher de la nourriture (a fortiori pour un repas partagé !), même si je surévalue peut-être le danger. Par ailleurs, je ne sais pas vous, mais moi, je n’aime guère plus l’idée d’ingérer des substances chimiques. Or les briques florales libèrent souvent une fine poussière lorsqu’on les manipule.
Le protège-documents
Votre animateur ou animatrice d’art floral distribue peut-être à chaque cours une fiche de synthèse avec la liste des végétaux utilisés pour la composition du jour (et éventuellement des précisions sur le mode opératoire). Un support bien pratique si l’on souhaite reproduire certaines créations à la maison. Je vous conseille dans ce cas de conserver toujours avec votre matériel d’art floral un protège-documents. Il peut s’agir d’un porte-vues, d’une pochette à rabats, d’un classeur… Une simple pochette plastifiée peut aussi faire l’affaire. Si vous laissez simplement la fiche sans protection sur un coin de la table (pour ne pas la froisser) pendant toute la séance, vous risquez de repartir avec un papier gondolé ou avec de belles coulures d’encre. Centraliser systématiquement toutes ces fiches d’art floral au même endroit, c’est éviter aussi le risque de les disperser aux quatre coins de la maison (ou de les retrouver à moitié déchirées au fond du sac à main).
Si comme moi vous avez tendance à disperser voire égarer tout ce qui est paperasse, transportez un porte-vues à chaque atelier pour ranger immédiatement toute nouvelle fiche reçue !
Les épingles
En principe, les épingles vous sont systématiquement fournies par votre professeur d’art floral. Cependant, quand on est en prise avec une feuille récalcitrante, un accessoire chancelant ou un morceau de mousse naturelle qui se fait la malle, c’est pratique d’avoir sous la main un accessoire de fixation ! Vous pouvez vous constituer un petit stock d’épingles à tête (ornées d’une perle colorée). Elles ont le mérite d’être décoratives, mais l’inconvénient de ne pas forcément bien aller avec le style de votre composition en cours de création. Pour une fixation en toute discrétion, pensez aux épingles-agrafes, nommées « cavaliers » dans le langage de l’art floral. Elles sont généralement de couleur grise ou vert foncé. Les pro utilisent souvent du fil de fer à tiger, vert laqué, qu’ils recoupent à la bonne longueur (jamais au sécateur, toujours avec une pince coupante !) pour confectionner leurs propres cavaliers. Ce fil leur permet aussi de renforcer les tiges de fleurs fragiles. Vous n’aurez pas de mal à vous procurer cette fourniture de fleuriste en passant par une boutique d’art floral en ligne ouverte aux particuliers. Il ne doit pas être trop compliqué non plus, je pense, de s’en procurer dans un magasin de loisirs créatifs.
Quelques contenants basiques
Certains professeurs d’art floral fournissent toujours les vases et autres contenants (notamment s’ils interviennent en tant que professionnels, puisqu’ils ont accès un grand choix de fournitures auprès de leurs fournisseurs). D’autres peuvent vous demander, occasionnellement ou systématiquement, d’apporter votre propre contenant. On peut difficilement envisager de se constituer à l’avance un stock de récipients de toutes les formes et de toutes les tailles. Certains « basiques » semblent néanmoins revenir régulièrement. Je vous conseillerai donc, idéalement, d’avoir sous le coude :
- un plat à cake (pas un moule, attention), en verre transparent ou de couleur neutre ;
- une grande assiette ronde transparente, avec le moins de rebords possible ;
- un vase conique taupe ou blanc d’une taille assez « standard » (environ 15 à 20 cm de haut) avec une base fuselée (plus étroite en bas qu’en haut).
Les petits plus…
Avec tout le matériel d’art floral précédemment listé, vous serez déjà bien équipé·e pour vos ateliers. Volontairement, je n’ai pas évoqué les consommables, notamment les pains de mousse, qui sont en principe toujours fournis par l’enseignant·e.
Pour parfaire votre « kit d’art floral » amateur, vous apprécieriez peut-être de vous doter d’une désépinoir. Une pince bien pratique si vous travaillez vraiment souvent la rose en atelier. L’effeuilleuse fait gagner du temps aux fleuristes, mais a-t-on besoin de gagner du temps lorsqu’on pratique l’art floral en tant que loisir : j’en doute ! Un pistolet à colle chaude vous sera peut-être demandé si vous êtes souvent amené·e à en utiliser un. Prévoyez dans ce cas d’acheter aussi un voire plusieurs paquets de bâtons de colle.
Je termine cet inventaire en évoquant le flacon pissette. Muni d’un col de cygne, c’est de loin le récipient le plus pratique pour arroser proprement les compositions florales piquées. On s’en sert aussi pour remplir les contenants étroits (fioles, éprouvettes, pipettes).