Fleur aux multiples visages d’un point de vue botanique, fleur à « l’image véritable » d’après l’approche biblique, la véronique anime nos bouquets d’été de ses épis élancés.
Fleur aux multiples visages d’un point de vue botanique, fleur à « l’image véritable » d’après l’approche biblique, la véronique anime nos bouquets d’été de ses épis élancés.
La véronique est une plante herbacée de la famille des Plantaginacées. Au sein du genre ‘Veronica’, on distingue pas moins de 200 espèces d’une grande diversité. Certaines sont rampantes quand d’autres présentent des tiges élancées ; certaines sont des plantes annuelles quand d’autres sont des vivaces. La véronique arbustive ou « Hebe » (Veronica speciosa) forme un arbrisseau de 1 à 2 m de haut, tandis que d’autres véroniques ne dépassent pas les 10 cm. La plus connue du genre est certainement la Véronique de Perse (Veronica persica) ou « Véronique commune », puisqu’on voit éclore un peu partout ses petites fleurs bleues dès la fin de l’hiver. Une espèce très différente de celles qu’on utilise en art floral ! En effet, pour la composition de bouquets, on privilégie des espèces buissonnantes, telles que :
Ces trois espèces offrent des grappes de fleurs dans les tons violet, bleu, rose ou blanc.
Quelques exemples de variétés de véroniques appréciables comme fleurs coupées :
La véronique en épi pousse notamment en montagne. En France, on la rencontre essentiellement dans les Alpes et les Pyrénées. Elle apprécie les sols secs et calcaires. Cette vivace forme un monticule bas et touffu, souvent tapissant. Au sommet de sa tige, fleurissent de juillet jusqu’au milieu de l’automne des fleurs groupées en épis denses et longs. La corolle se compose de quatre pétales desquels dépassent deux étamines. Polyvalente au jardin, la véronique en épi trouve sa place en bordure, en rocaille ou encore en pot.
La véronique à longues feuilles est une vivace qui croît en plaine ou en moyenne montagne, au sein de l’Europe tempérée. Elle apprécie les lieux humides, notamment les abords des cours d’eau. Assez grande (ses tiges érigées pouvant mesurer plus d’un mètre), elle présente des feuilles étroites à limbe très denté. L’inflorescence se présente sous la forme d’épis étroits et longs. Au jardin, cette plante mellifère forme de beaux massifs fleuris au bord d’un point d’eau.
Cette plante alpine apprécie les pelouses calcaires et sèches. Ses tiges portent une inflorescence généreuse, avec des corolles étoilées de 6 à 8 mm de diamètre. Au jardin, la véronique couchée est parfaite pour les rocailles et les bordures, mais aussi en jardinières.
La véronique puise ses origines dans les pelouses sèches de l’Eurasie tempérée, jusqu’à 2400 m d’altitude.
Certaines variétés poussent aussi à l’état sauvage en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Scandinavie.
Veronica doit son nom à sainte Véronique, femme pieuse de Jérusalem pour l’Église catholique. Sur le chemin de croix, Véronique aurait essuyé le visage de Jésus à l’aide d’un voile. Il est dit que le tissu conserva l’empreinte du visage du Christ, qui s’y était miraculeusement imprimée, et que le linge permit ensuite de guérir l’empereur Tibère de la lèpre. La véronique officinale (Veronica officinalis) fut d’ailleurs utilisée autrefois pour ses vertus cicatrisantes (aujourd’hui contestées) dans le traitement des plaies des lépreux. C’est ce qui lui vaut son surnom d’herbe-aux-ladres, qui signifie « herbe aux lépreux ».
Dans le langage des fleurs, la véronique symbolise l’amitié fidèle. Certains la considèrent comme un emblème de fidélité au sens large, sûrement du fait de l’origine de son nom. Ce dernier nous vient du latin ‘vera’ (vrai, authentique) et ‘icona’ (lui-même issu du grec ‘eikon’ : icône). ‘Verum icon’ peut ainsi être traduit par « vraie image », « image fidèle ».
Pour certains auteurs de dictionnaires des fleurs, la véronique est la messagère de beaux messages d’amour : « Je vous offre mon cœur »
pour Pierre Zaccone (1856), « Votre image est gravée dans mon cœur »
, selon Emma Faucon (1860).
Selon une croyance du XVIIIe siècle rapportée par l’auteure Eloïse Mozzani (1995), la véronique favoriserait les réconciliations. De plus, la personne qui en a sur elle attirerait la sympathie.
Dans le département de la Vienne, il existerait une superstition prétendant que celle qui porte le nom de Véronique ne doit jamais toucher à cette plante.
En Corse, il est dit que les corolles de la véronique de Perse permettent de prédire l’arrivée de la pluie. Ils restent alors fermés, tandis qu’ils s’ouvrent au petit matin les jours de beau temps.
Les épis coniques de la véronique sont très appréciés en art floral. Les fleurs en pointe permettant de jouer sur les contrastes de forme. On les emploie ainsi pour briser le côté un peu trop formel d’un bouquet rond, par exemple. Associées à d’autres fleurs en épi (digitale, delphinium…) elles apportent beaucoup de dynamisme à une imposante composition estivale, en association avec les grosses fleurs rondes d’hortensias ou de pivoines.
Dressées au sommet d’une longue tige, les fleurs de la véronique confèrent de la force à un bouquet mais aussi de l’élégance, grâce aux légères courbures de certains épis. Une oscillation d’une grande délicatesse.
La véronique à longues feuilles ou en épi trouve toute sa place au sein des décors floraux d’un mariage : centre de table, bouquet de la mariée, bancs d’église… Vous pourrez aisément l’associer à de nombreuses fleurs (roses, lisianthus, pois de senteur, alchémille, etc.) pour créer des compositions champêtres et romantiques.
Fleur passe-partout, la véronique se marie également avec diverses fleurs tropicales, dans un bouquet exotique. Vous pourrez notamment retenir des véroniques en épi bleu-violet pour créer un beau contraste chromatique avec les fleurs orangées du strelitzia.
Vous n’avez pas de véroniques au jardin ou chez votre fleuriste ? Pensez à la lysiamaque, la giroflée ou la digitale comme fleur de substitution.
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