Un parterre de primevères, l’éclat jaune de jonquilles ou d’un forsythia, des pétales qui se détachent avec délicatesse des branches d’un magnolia… Le mois de mars nous offre toujours mille et un petits bonheurs fleuris. Parce qu’elles nous ont manqué durant l’hiver, nous accueillons avec d’autant plus de bonheur le retour des fleurs dans la nature. Le printemps est une saison foisonnante que les spécialistes du haïku savent célébrer avec justesse et émotion dans leur mini poèmes. Pour fêter l’arrivée du printemps comme il se doit, je vous partage ma sélection de haïkus sur les fleurs de printemps.
Ma cueillette de haïkus de printemps évoquant les fleurs
Moineaux voletant
dans les champs de colza
l'air d'admirer les fleurs
Empourprant les montagnes du soir
les azalées –
nulle maison en vue
Dans le vert qui foisonne
explosent
les fleurs de magnolia
Dans tout le soir un seul bruit
celui de la chute
des blanches fleurs de camélia
Sur mon chapeau de jonc
plop !
c'était un camélia
Quand le jardin
fut balayé de frais
tombèrent des fleurs de camélia
Au fond du jardin
père et fils
se penchent sur les pissenlits
L'enfant bouche bée qui contemple
des fleurs qui tombent
est un Bouddha
Si grandes
sous le ciel voilé —
les fleurs de pissenlit !
Cueillant une violette —
le faible coeur
du printemps !
Éperdu de fleurs
stupéfait à la lune
le papillon !
La cloche se tait —
les fleurs en écho
parfument le soir !
Le monde
est devenu
un cerisier en fleurs
Un moine étudie —
écho de la chute
des pétales de cerisier
À l’ombre des fleurs de cerisier
il n'est plus
d'étrangers
Pruniers blancs —
que le courage
devienne le sel de la terre !
Le halo de la lune
n'est-ce pas le parfum des fleurs de prunier
monté là-haut ?
La branche en fleur du prunier
accorde son parfum
à qui l'a brisée
Dans le prunier blanc
la nuit désormais
se change en aube
Pluie de nacre
sur les tables —
les pruniers perdent leurs fleurs
Au clair de lune
le prunier blanc redevient
un arbre d'hiver
