Explications et illustrations à l’appui, cet article présente divers « faux pas » à éviter lors de l’élaboration d’une composition florale de Noël.
N°1 : Les couleurs printanières
De nombreuses couleurs se prêtent à la création d’un décor de Noël, qu’il s’agisse d’habiller le sapin, le séjour, la table de fête, ou encore de créer une composition florale. On pense bien entendu au doré, à l’argenté, au cuivré, mais aussi aux « versions » métalliques d’autres couleurs : bleu, rouge, rose, violet, vert, orange. Le blanc trouve aussi toute sa place dans les décorations de Noël, de même que les teintes de la nature : vert sapin, brun, bois… Bien qu’aucune « règle » de l’art floral nous interdise d’étendre cette palette à d’autres coloris, le choix de teintes pastel ou très printanières ne sera probablement pas du plus bel effet. Je pense notamment aux teintes comme le vert anis ou le jaune citron, dont la présence dans une compo de Noël peut se révéler assez déroutante.
Ci-dessous, je vous présente deux exemples de centre de table de Noël. Les deux s’appuient sur des branches de conifères et arborent des coloris chaleureux. Néanmoins, celui de droite n’est-il pas beaucoup plus dans l’esprit de Noël ? Avec ses gerberas jaunes et sa bougie vert pastel, la composition de gauche a des petits airs de printemps qui dénotent, me semble-t-il, avec le sapin ainsi que les touffes de gypsophile, ces petites fleurs blanches séchées, semblables à des flocons de neige.
Bien que présentées comme des bouquets de Noël, les brassées de fleurs ci-dessous me paraissent vraiment « hors sujet » en décembre.
N°2 : Les fleurs et les fruits hors saison
Dans son assiette comme dans son bouquet, tâchons de respecter la saisonnalité ! Côté fleurs, l’hiver ne nous gâte pas vraiment. Mais avec un peu de créativité et de bonne volonté, on peut aisément remplacer les fleurs hors saison (comme la tulipe, printanière) par des fleurs hivernales, des fleurs séchées ou des tiges pourvues de baies décoratives (nombreuses en hiver).
Réaliser un bouquet de fruits pour Noël constitue une très bonne idée, à condition d’éviter les fraises, les cerises, le raisin et autres fruits hors saison. Nul besoin d’ailleurs de créer une « salade de fruits » pour obtenir un joli bouquet. Un seul type de fruits, des clémentines par exemple, peut très bien convenir. Il suffit de leur associer quelques végétaux et accessoires brillants pour transformer ce bouquet vitaminé en véritable composition de Noël !
Si les fleurs séchées permettent de nous affranchir des contraintes de saisonnalité, certaines s’intègrent mieux que d’autres dans un bouquet de fêtes de fin d’année. Rouge comme le père Noël et vaporeuse, la composition de gauche, qui fait la part belle aux phalaris, me semble tout à fait appropriée pour un cadeau de fin d’année. En revanche, si le bouquet de droite utilise à raison le coton (blanc comme la neige, moelleux comme le cocooning hivernal), je ne suis pas convaincue par le choix d’y associer la lavande. À mon sens, cette fleur a une connotation trop ensoleillée. Quand je pense « lavande », je pense à l’été, à la Provence… mais pas à Noël. Et vous ?
N°3 : Les fleurs masquées
À de rares exceptions près, les fleurs sont les « vedettes » d’une composition végétale. C’est sur elles qu’on souhaite attirer la lumière et l’attention… C’est d’autant plus vrai en hiver, où les fleurs se font rares, et donc d’autant plus précieuses. Par conséquent, attention à ne pas les masquer par des éléments décoratifs trop nombreux, trop imposants et/ou trop « tape à l’œil ».
Les compositions florales ci-dessous utilisent toutes deux des roses rouges. Mais tandis que la première les met en valeur dans un petit bouquet rond, la seconde les dissimule en partie par une accumulation de branches tortueuses et de tiges vertes, auxquels s’ajoutent au premier plan des décorations de Noël. N’est-ce pas dommage de « noyer » dans la masse la reine des fleurs, alors même que son achat constitue un luxe, à cette époque de l’année ?!
De même, si vous optez pour le duo rose rouge – hypericum rouge (un classique pour les fêtes), attention à ce que les petites baies du millepertuis « n’écrasent » pas les roses. Disposez-les par petites touches plutôt qu’en grosses grappes et veillez à ce qu’elles ne surplombent pas trop les fleurs.
N°4 : Les excès de brillance ou de couleurs
Boules de Noël et autres accessoires métalliques et/ou pailletés trouvent naturellement leur place dans un bouquet de Noël. Néanmoins, il est préférable de les employer avec modération car trop nombreux, ils compromettent fortement l’harmonie et l’élégance de la composition. Attention notamment à ne pas avoir la main trop lourde lors de la pulvérisation de paillettes ou de fausse neige. Les fleurs et le feuillage gagneront à conserver un aspect naturel. Ci-dessous, la composition de gauche présente un usage judicieux de la fausse neige. Le poudrage blanc est visible mais discret. Les roses de l’image de droite me donnent quant à elles l’impression d’un attaque d’oïdium, ce fichu champignon qui recouvre certaines plantes d’un duvet blanc.
Ci-après, les fleurs sur la première image se noient dans un excès de fioritures : perles par ici, rubans et boules par là… L’ensemble manque de netteté et de modernité. À contrario, bien que chargée aussi, la seconde composition présente un bel équilibre entre le mat et le brillant, entre les éléments naturels et les accessoires artificiels.
S’agissant des couleurs, la vigilance est aussi de mise. Multiplier les teintes métalliques confère à l’ensemble un côté un peu « cheap ». Et accumuler les nuances vives ou pastel expose à un rendu bigarré. Mieux vaut s’en tenir à une ou deux couleurs fortes, auxquelles s’associeront sans problème des teintes neutres, comme le blanc ou le vert du feuillage. Les deux compositions ci-dessous présentent des baies rouges et des pommes de pin. Ne sont-elles pas davantage en valeur dans la composition de gauche, bien que plus nombreuses dans celle de droite ?
N°5 : Jouer avec le feu
Chaleureuses, lumineuses, les bougies et chandelles sont très appréciées dans les compositions florales de Noël. Si vous souhaitez les allumer, la prudence est toutefois de mise. Veillez au maximum à éloigner la mèche et même le corps de la bougie de tout élément inflammable. La photo à gauche ci-après fait figure de parfait contre-exemple. L’amaryllis tout près de la flamme risque de prendre feu d’un instant à l’autre… Et la cire chaude ne manquera pas de couler sur les végétaux qui bordent la bougie. Méfiance également avec les centre de table instables et/ou encombrants : s’ils se renversent, le feu peu vite se propager. Dans tous les cas, assurez-vous de ne jamais laisser sans surveillance des bougies allumées…
N°6 : Les centre de table volumineux
Si la composition florale que vous souhaitez créer ou acheter est destinée à décorer la table de Noël, privilégiez les arrangements bas et étroits. Les compositions hautes peuvent gêner vos convives, car ils verront moins bien les personnes qui leur font face. Une composition tout en longueur ou très large est également à proscrire si la table est déjà surchargée par la vaisselle et les plats qui stationnent (ce qui est souvent le cas, à Noël… si ce n’est peut-être en cette année 2020 ; distanciation oblige !). Si la composition volumineuse vous tient à cœur, prévoyez d’exposer plutôt celle-ci sur un buffet, une table basse, ou pourquoi pas vers l’entrée, pour accueillir vos invités d’une bien jolie façon.
